TEAM GARWOOD
IRONMAN À DEUX
Nicholas Garwood est un Sud-Africain de 15 ans atteint de paralysie cérébrale et de spasticité. Mais pour son père, il n’y a rien de plus beau que de faire un triathlon avec son fils, sur leur PINO, de préférence lors d’un Ironman. En 2014, nous rencontrons la Team Garwood en Afrique du Sud, à l’occasion d’un Ironman.
Nikki est alors assis à l’avant du PINO, et le maillot de la Team Garwood flotte au vent. Nikki est rayonnant, et il agite les bras avec enthousiasme. « Go, Dad, go! », crie-t-il. Ceux qui ont vu Nikki (ce fut notre cas, en Afrique du Sud) ont une idée assez précise des réserves d’énergie de ce garçon... Et de la motivation qu’il peut insuffler à une équipe. À la différence de son père Kevin, qui est plutôt calme, Nikki est extrêmement émotif et ne manque jamais de rallier tout le monde à sa cause. Sa joie de vivre est contagieuse ! À cet égard, son handicap est tout à fait secondaire. Il est dû à une mauvaise oxygénation du cerveau alors que Kevin était encore dans le ventre de sa mère. Son développement cognitif et la coordination de ses bras et de ses jambes sont entravés, mais Nikki peut parler et lire... et il maîtrise son iPad les yeux fermés !

Alors que Nicholas n’avait que trois ans, Kevin, qui est désormais un véritable athlète de 51 ans, a démissionné de son poste. Il voulait passer plus de temps avec son fils. Et ces deux-là sont devenus inséparables ! Reste qu’il manquait quelque chose.« J’ai toujours rêvé de pouvoir faire du sport avec Nikki », raconte Kevin. « Mais comment ? » La femme de son pasteur lui a envoyé la vidéo d’un Américain faisant un triathlon avec son fils handicapé. « Ç’a été une révélation ! J’ai demandé à Nikki s’il voulait faire ça avec moi. »... « Si je veux ! » Nikki était extrêmement enthousiaste... C’est comme ça que le père et le fils sont devenus une équipe !

Kevin a commencer à s’entraîner. D’abord sans rencontrer de succès... Kevin a ensuite choisi pour Nikki un grand jogger,également utilisable comme remorque de vélo. Cela leur permettait de passer du temps ensemble, et il faut bien dire que la motivation insufflé par Nikki était énorme. La remorque a toujours été une solution de fortune pour leurs parcours à vélo.
Mais il s’y sont tenus. Et ils ont fait leurs premiers duathlonssur de courtes distances (course et cyclisme), puis leurs premierstriathlons (course, cyclisme et natation). Puis ils se sont fixésleur objectif : faire un triathlon Ironman.
« C’est seulement depuis ma découverte du PINO qu’on forme une vraie équipe cycliste », affirme Kevin, ravi. « Pour nous, le vélo est parfait. Les pieds de Nikki sont en sécurité, et nous bénéficions ensemble d’une vue panoramique. En plus, nous pouvons facilement discuter lors de nos excursions. Je peux même le nourrir lorsqu’il a faim. »

En 2012, ils ont pris part pour la première fois à l’Ironman South Africa... mais les cieux n’ont pas été cléments. Kevin et Nikki n’ont pu faire le parcours à vélo à cause de la puissance du vent. Mais ça ne les a pas dissuadés... En 2013, ils ont de nouveau pris part à l’Ironman South Africa, et ils ont fini par atteindre leur objectif sous les applaudissements des spectateurs.

Le 6 avril 2014, ils ont nagé 3,7 km dans l’Océan indien, roulé à vélo sur une distance de 180 km, puis couru 42,195 km. 6h45 : les cris d’enthousiasme de Nikki se sont fait entendre lorsque le kayak fut mis à l’eau. 7h00 : départ des nageurs. Kevin attache la corde de traction à sa ceinture et se met à nager le crawl. Un kayak rouge se faufile parmi des milliers de nageurs. Il s’arrime momentanément à un groupe rapide, les dépasse, puis finit par s’orienter vers le groupe suivant. Les deux participants sont sortis de l’eau après 1h15, ce qui est une excellente performance.
Sa mère Cheryl aide Nikki à se changer, ce dernier est placé sur le PINO, les deux se restaurent, et c’est reparti ! Un tandem complet muni de roues de course est deux fois plus lourd qu’un cycliste seul recourant à un engin de triathlon. Il arrive en outre que les vents contraires soient extrêmement puissants. Mais la Team Garwood n’est pas du genre à baisser les bras. « Go, Dad, go! » Nikki est totalement engagé et ne cesse de transmettre sa combativité à Kevin. Mais les deux longues montées de chaque tour (90 km) leur prennent bien trop de temps. « Ils doivent rattraper leur retard ! », nous crie Cheryl lorsqu’elle nous rencontre sur le parcours.


Nous célébrons cette belle équipe. Nikki et Kevin se donnent à fond, une fois de plus, mais ça ne suffit pas. Avec 9h10, ils ont dépassé le temps réglementaire de 10 minutes, et ils ont été exclus de la course. Kevin prend tout ça avec décontraction... contrairement à Nikki ! Ce dernier pleure tant et si bien que ses parents peinent à le consoler.
« Vous avez tous les deux gagné, une fois de plus ! », affirme le commentateur de l’événement, qui avait déjà fait allusion à la Team Garwood au moment du départ. Cela fait longtemps que Kevin et Nikki sont des Ironmen. Leur esprit d’équipe n’a pas vacillé, et ils ont illustré à deux la puissance du collectif, handicap ou non.
Texte : HASE BIKES
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Lucy Saunders, une visionnaire invitée par Hase Bikes

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